Apprendre par coeur

Est-ce qu’apprendre par cœur tue l’éloquence ? 🗣️

La réponse est assez simple.

Apprendre par cœur son discours, c’est :

✅ se rassurer « je connais mon texte »
✅ l’impression de maitriser la situation
✅ savoir où l’on va.

👉Oui, mais, ce que vous croyez gagner en confiance, vous le perdez en éloquence.

Car, apprendre par cœur, c’est :

❌ se couper de votre auditoire
❌ ne pas savoir gérer l’imprévu
❌ réciter comme un écolier
❌ ne pas laisser de place à la spontanéité
❌ ne pas être naturel…

Donc un discours sans vie, sans leadership et le risque de trébucher décuplé au moindre grain de sable.

Essayez de n’apprendre par cœur que l’essentiel (les idées fortes, la structure, voire l’accroche) mais guère plus. N’ayez pas peur de créer du lien avec votre auditoire (il vous le rendra !), n’ayez plus peur de bafouiller en cherchant vos mots (c’est humain et ne nuit pas à votre propos). Ce sera toujours plus simple que de tenter de reprendre là vous avez été interrompu en cas de par cœur !

La règle n’est pas absolue, bien sûr !

La preuve :

 » Les choses que je veux faire savoir, que je trouve importantes, je les écris toutes, je les apprends par cœur, je travaille beaucoup et longuement, je me donne un mal de chien et je les récite parce que je veux qu’on les sache ».

Oui, mais, cet orateur a également travaillé avec un coach comédien pour parfaire ses interventions et un maquilleur. Cela dit, lui … c’est lui ! 😉

LIRE OU NE PAS LIRE SES NOTES ?

Vendredi, le week-end s’annonce !

Le moment de commencer à se poser, souffler, respirer.🍁

Pour bien finir la semaine, pas de grand discours mais une parole simple, un retour à l’essentiel.⛳️

Parce qu’en #coaching de prise de parole, revient souvent LA question !!

Est-ce que je peux lire mes notes 📝 ?

Pour répondre, j’emprunte les mots d’un ténor du barreau qui explique ne jamais avoir de notes pour ses plaidoiries !

Il explique (et cela vaut pour toutes les prises de parole, #pitch…) :

« Plaider est un art oral …
C’est une façon de s’adresser à un tiers.

Comment imaginer alors qu’on lise un papier ?

Ce serait … ennuyeux au possible, aucune vie n’existerait.

On regarde, on parle avec sa bouche, ses mots, ses yeux, avec une certaine manière d’être.

Quand on lit, on ne parle pas, on récite le discours d’un autre, même si cet autre, c’est soi-même. »

Ce sont peu ou prou les paroles de Maître Jean-Yves Le Borgne, interrogé par @Paroles d’avocats (Lien en commentaire).

Un ténor parmi les ténors ! La recette doit donc être bonne !

En résumé :

📌 Ne pas avoir de notes 🗒 : je le laisse à votre appréciation, à vos préférences. Elle peuvent servir ponctuellement et rassurer.

📌 Ne pas lire ses notes 📖 : je vous renvoie aux propos de Jean-Yves Le Borgne. Sauf à vouloir faire une intervention éteinte, ennuyeuse et sans vie, évitez de lire vos notes quand vous prenez la parole !

Vous en dites quoi ?

Votre avis, vos expériences m’intéressent👇 et des milliers de like m’intéressent également ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉

Si vous souhaitez développer votre charisme à l’oral et apprendre à ne plus lire vos notes, en équipe ou en individuel, contactez-moi : 📬contact@advocatio.fr

#prisedeparoleenpublic#avocat#plaidoirie

UNE ORATRICE à L’ASSEMBLEE

Si je vous dis :

 » Produit, consomme, crève »

ou :

« le chaos, c’est vous,
la provocation, c’est vous,
la violence sociale, c’est vous ».

Qui est-ce ?

Des indices :

✅une éloquence travaillée : Rythme ternaire, épiphore …

✅ un style direct et percutant où le fond de la pensée est aligné avec le vocabulaire utilisé et le recours aux formules comme des uppercuts, opposant le camp du bien et celui du mal, bref une seule et même couleur, fil rouge qui transpire à chaque instant

✅ une voix grave et un regard direct.

👉 Ce sont quelques-uns des éléments qui composent la signature rhétorique de la Députée Mathilde Panot, Présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale.

Interrogée sur son style direct et sans concession, elle déclare « ce n’est pas réservé aux hommes d’être tribun et aux femmes d’être douces….ce temps-là est révolu ». Elle explique avoir été formée par Jean-Luc Mélenchon et avoir travaillé la prise de parole.

💡 Que peut-on en retenir ?

🚀 que la prise de parole (quelle que soit sa forme) s’apprend et se travaille (il n’y a pas de mystère)

🚀 que l’on peut être une femme et s’exprimer de façon forte, abrupte

🚀 que la clé réside notamment dans l’authenticité. Elle dit ce qu’elle pense et comme elle le ressent. L’alignement (la congruence) est parfait, il n’y a pas de jeu de déclamation ou d’interprétation.

Les prises de parole de Mathilde Panot ne laissent pas indifférents (quelles que soient nos idées politiques), elles marquent les esprits.

C’est une femme, ancrée dans son époque. Que l’on partage ou pas ses opinions politiques, elle fait partie de celles qui osent donner de la voix.

Vous la connaissez ?


La force de la parole

Aujourd’hui, j’ai vécu un beau moment. 🙏✨

J’ai fait cours à une classe de 5ème. Durant deux heures, on a travaillé la prise de parole en public. On a joué, débattu, parlé argument, imagination, voix, rimes.🌞

Au milieu de cette joyeuse effervescence, je leur ai parlé de Joséphine Baker. Nous avons échangé sur sa vie, puis je leur ai lu ce discours qu’elle a prononcé le 28 août 1963.

Quelques extraits (Merci au #LePoint qui a publié cette traduction, le lien ici https://www.lepoint.fr/politique/quand-josephine-baker-prononcait-un-discours-aux-cotes-de-martin-luther-king-27-11-2021-2454066_20.php) :

« Je dois vous dire autre chose : quand j’étais jeune à Paris, il m’est arrivé d’étranges choses. Des choses que je n’avais jamais vécues. Quand j’ai quitté Saint-Louis il y a très longtemps, on m’avait fait monter dans le dernier wagon. Vous savez tous ce que cela signifie. Mais quand j’ai fui dans un autre pays, je n’ai plus eu à faire cela. Je pouvais manger dans n’importe quel restaurant, je pouvais boire un verre à ma guise, je n’avais pas à aller dans des toilettes réservées aux gens de couleur, et je dois vous dire que c’était très agréable, je m’y suis habituée, cela m’a plu et je n’avais plus peur que quelqu’un se mette à me crier dessus pour me dire : “Toi, la Négresse, tu vas au bout de la queue.” J’utilise très rarement ce mot. Mais vous savez qu’on l’a employé très souvent à mon égard. (…)
Vous savez, mes amis, que je ne vous mens pas quand je vous raconte que j’ai été reçue dans des palais de reines et de rois, dans des maisons de chefs d’État. Mais je n’ai pas eu le droit d’entrer dans un hôtel d’Amérique ni de demander une tasse de café. Cela m’a rendue folle. Et quand je deviens folle, vous savez que j’ouvre ma bouche. (…)
Mes amis, mes frères et mes sœurs, voilà donc comment cela s’est passé. À force de m’entendre crier très fort, ils ont commencé à entrebâiller la porte. (…)
Mais vous, les jeunes, vous devez encore faire autre chose. Je sais que vous avez entendu cela des milliers de fois dans la bouche de vos parents, comme, moi-même, je l’avais entendu dire par ma mère. Je n’ai pas suivi son conseil, sinon d’une autre manière. Vous devez recevoir une éducation. Vous devez aller à l’école et apprendre à vous défendre. Et vous devez apprendre à vous défendre avec un stylo et non avec une arme. Alors vous pourrez leur répondre et je peux vous dire, mes amis – et ce n’est pas juste une banalité – qu’un stylo est plus puissant qu’une épée. » 

✨Dans la classe, plus de bruit, de toux ou de chaises qui grincent. Seulement un silence attentif, concentré, lourd de réflexion. Chacun digérait le texte. Un moment rare et précieux.

🖋Puis les élèves ont pris leur stylo, et forts de l’arme qu’ils avaient entre leur main, ont commencé à rédiger leurs futurs discours.

Aujourd’hui, le silence était d’or.🌞

L’art de l’improvisation

Le discours de la semaine est riche d’enseignements.

D’abord par la sincérité avec laquelle l’oratrice se dévoile et raconte son parcours, ses échecs :

« En me cachant, je me coupais d’une grande partie de mes moyens de communication ».

Ensuite, par cette structure invisible et pourtant bien présente du récit propre au storytelling

Enfin, par la découverte de l’improvisation.

« L’improvisation (…) c’est être à 100 % dans l’instant présent » dit-elle.

Parler, communiquer, c’est effectivement cela. Etre en permanence en lien avec son auditoire, le sentir, le prendre comme il est, et ne pas rester dans sa bulle.

Ecoutez son histoire, retenez ses expériences et laissez vous bercer par sa voix.

L’oratrice, Cyrille Aimée, est chanteuse de jazz et partage les clés de l’improvisation musicale, transposables à tout discours.

C’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=eWdw2mv144U

De l’art du discours

10 minutes suffisent pour vous emporter. Emmanuel Faber livre ici un fantastique discours qui éveille la curiosité, émeut et donne envie d’agir.

Relevant davantage du storytelling que du discours classique, cette prise de parole contient de nombreuses clés permettant de capter l’attention et d’emporter l’adhésion, saurez-vous trouver lesquelles ?