Comment reconnaître un menteur ?

Plus précisément, un menteur est-il reconnaissable à sa voix ?

Oui !

C’est la conclusion d’une étude menée par le CNRS en 2021* auprès d’un échantillon de 880 personnes.

Les expériences menées par les scientifiques avaient pour but de comprendre si la voix de notre interlocuteur pouvait ou pas modifier notre perception de son honnêteté.

Voici les résultats :

Celui qui a :

🚄 une diction rapide

🎡 une intensité forte au milieu du mot

⬇️ une hauteur qui descend en fin de mot.

est celui qui paraitra honnête et donc fiable.

Donc, la vitesse de la voix, le ton adopté permettraient de reconnaître si notre interlocuteur ment ou s’il dit vrai.

La mélodie de la voix, qu’on appelle prosodie, pourrait donc nous aider à reconnaître un discours mensonger.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉

*Etude publiée le 8 février 2021 dans la revue Nature Communications

Faites entendre votre voix

Lors d’une prise de parole, la voix est votre instrument.

Ce n’est ni le micro, ni vos notes et encore moins votre PowerPoint.

Même si votre argumentaire est brillant, sans voix, vous n’irez pas loin.

La voix doit donc être travaillée.

Je ne dis pas modifiée, mais travaillée et alignée avec votre propos.

Il faut savoir par exemple hausser le volume, appuyer sur certaines consonnes…

Pourquoi ?

Voici un exemple parmi d’autres et que je trouve très juste, l’occasion aussi d’une recommandation lecture inspirante :

« Lors d’une audience de comparution immédiate (…) où les affaires se ressemblent toutes plus ou moins (…), où les arguments relèvent tous du même registre, il n’existe qu’une seule façon de réveiller l’auditoire : la voix !(…) les plaidoiries les plus convaincantes passent le plus souvent par des voix convaincantes. Ce qui est incontestable, c’est la nécessité d’avoir une voix audible. »

Ces propos que je cite sont ceux de Clarisse Serre, avocate, et tirés de son livre « La lionne du barreau », paru chez Sonatine Editions

Je vous en recommande la lecture !

D’un ton direct et percutant, sans fioriture, elle évoque son métier d’avocate pénaliste à Bobigny.

C’est dense, engagé, franc, et passionné ! C’est un bel aperçu de cette profession, et un petit bout du voile soulevé sur les pénalistes et notre système judiciaire.

Aucune description alternative pour cette image

PLAIDER AU FEMININ ?

 Y a -t-il une façon de plaider au féminin, une façon de plaider féminine ?

Je ne m’étais jamais posée la question !

Avocate pendant 20 ans, j’ai toujours plaidé comme j’étais, comme je voulais, sans m’opposer plus ou moins selon que mes confrères étaient masculins ou féminins.

Le ton de ma voix, la force de frappe de mes arguments dépendaient de mon dossier, de mon client, de mon contradicteur et de la qualité d’écoute des juges.

Etre une avocatE ne rentrait donc pas dans mon logiciel quand je préparais mes plaidoiries.

Et la compétence, comme la médiocrité, n’ont pas de sexe. J’ai entendu des consoeurs avec des voix fortes et pleines d’assurance et à l’inverse des confrères timides et bredouillants. Je n’ai pas relevé dans l’exercice une façon masculine et une façon féminine.

📌 Les temps changent.

Je suis maintenant coach en prise de parole et art oratoire et on me sollicite pour apprendre à convaincre au féminin.

⛳️ C’était notamment le sujet de l’émission « un monde en doc » animé par Rebecca Fitoussi sur Public Sénat et diffusé après l’excellent documentaire « Tenoras : paroles d’avocates » de Lisa Vignoli et Julia Minkowski

A la question : plaide-t-on différemment quand on est une femme, elles répondent que :

– la plaidoirie n’est pas nécessairement genrée. D’autant plus que nous plaidons telles que nous sommes.

– Mais, les femmes ont eu peu de modèles. Elles ont donc dû trouver une autre façon de plaider et s’inventer en dehors de l’image d’Epinal de l’avocat pénaliste à la grosse voix et qui occupe tout l’espace, dont le Ministre de la justice actuel, avocat, Éric Dupond-Moretti, est un bon exemple.

Ces femmes avocates pénalistes expliquent adopter des postures plus discrètes, avoir des voix qui portent moins, emprunter des chemins différents, avec une approche plus fine, faisant également preuve de davantage d’imagination, de liberté et de créativité.

On peut donc s’affirmer d’une façon différente même dans un domaine où le rapport de force fait presque loi.

Que retenir ?

Une voix douce, une petite stature, être une femme … ne sont pas des obstacles pour une prise de parole combative et convaincante.

En conclusion : Soyez vous-même ! Cultivez vos singularités et ne vous comparez pas !

Si vous souhaitez prendre conscience de vos atouts, plaider comme vous êtes, contactez-moi.

Aucune description alternative pour cette image

Activez pour voir l’image en plus grand