Prise de parole | Anecdote | Eloquence et regard
En 1921, s’ouvre le procès de Landru. Il sera guillotiné pour avoir tué près de dix femmes. Mais, aucun corps n’a jamais été retrouvé.
Il est assisté par Vincent de Moro Giafferi, un des plus grands avocats du XXème siècle.
La plaidoirie est brillante. L’avocat pointe du doigt un élément majeur : aucun corps n’a été retrouvé, il n’y a pas de preuve, l’accusation repose donc sur des suppositions.
« Comment condamner aujourd’hui un homme pour le meurtre de 10 femmes et être demain dans l’impossibilité de délivrer un jugement déclaratif de décès aux familles faute d’avoir retrouvé un quelconque corps ?«
Au-delà du procédé rhétorique, l’histoire veut que l’avocat prétend alors qu’une des victimes prétendument morte aurait été retrouvée et serait prête à apparaître. Toute la salle et les jurés, se seraient alors tournés vers la porte.
Ce serait donc bien la démonstration de l’absence de certitude quant à la culpabilité de Landru.
Oui mais…
Une seule personne n’a pas regardé la porte…
C’est Landru…
Ce qui n’échappe pas à l’avocat général.
Landru sera condamné et guillotiné.