Après une prise de parole, une présentation, une réunion, juste après, il y a ce moment.
Un moment suspendu où l’on se retrouve seul, le retour à soi, au silence.🪑
Avant le temps de l’analyse et du débriefing de la prestation, j’aime me poser.
C’est mon moment « doudou », un rituel de l’après !
Avant, quand je partais plaider en province, il consistait à acheter un magazine et un paquet de Mentos aux fruits 🍬 pour accompagner en douceur mon retour en train !
Aujourd’hui, c’est un bon café ☕️, chaud et fumant !
J’ai pris celui-là après avoir animé un atelier sur le charisme à l’oral au sein de l’incubateur WILLA que je remercie pour sa confiance.
Un formidable moment avec des entrepreneuses engagées !
Suis-je la seule à avoir ces petits rituels ?😉
AdVocatio
Auteur : Sophie Lemaitre
La solitude de L’ORATEUR
Ou : les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés 😀
Il y a 4 ans quand j’ai lancé AdVocatio, il a bien fallu me faire connaître comme coach et pitcher pour présenter cette nouvelle activité !
Double pression !!!
Voici ma première fois :
Angoisse car je devais avoir un pitch percutant et autant vous dire qu’en tant qu’expert en prise de parole, il y a une certaine attente 😀
L’impression que vous jouez toute votre crédibilité en quelques secondes …
Alors, j’ai travaillé, écrit, répété.
Beaucoup et avec une idée fixe : me démarquer.
Exit les : « Bonjour, je m’appelle machine et j’accompagne les cadres dirigeants bla bla bla ».
J’avais préparé une belle accroche pour capter tout de suite l’attention et susciter l’intérêt, mis en avant ma solution et ma spécificité. 🥊
Bref, j’étais assez satisfaite.
Le jour J arrive.
Je me lance, première fois.
Mon accroche passe, je sens les regards, je déroule, confiante, quand soudain, une voix qui me coupe :
« Euh pardon mais j’ai pas compris, vous vous appelez comment ? » 🤨.
S’en est suivi un échange dans l’assemblée en mode : « ah oui « , « mais c’est parce qu’elle ne l’a pas encore dit », « comment? », « Sophie, je crois »…
Voilà. Cassé le pitch, raté le pitch, loupé le pitch !
Et « du coup » (car je fais aussi cette erreur !), j’ai enchainé : « je m’appelle Sophie Lemaitre ».
Conclusion : A vouloir faire trop original, parfois on se loupe, à se mettre trop la pression, on se loupe également.
Mais, c’est aussi dans ce genre de situations que l’on apprend et que l’on comprend que ce n’est pas si grave !
Aujourd’hui, j’ai plusieurs pitchs sous le coude mais je n’oublie plus de me présenter rapidement !
Cela vous est-il déjà arrivé ?
La question du non-verbal
J’entends et vous avez sûrement entendu ceci :
93% de la communication orale serait non verbale (à hauteur de 38 % pour la voix et 55 % pour le visuel) ! Et seulement 7% de la communication orale serait verbale (l’usage des mots) !
Sérieusement ?
⛔Pensez-vous vraiment que lorsque vous prenez la parole en public les mots que vous dites n’entrent en jeu qu’à hauteur de 7% ?
⛔J’avoue une certaine lassitude à entendre ces chiffres assénés et martelés le plus souvent par des personnes qui n’ont pas été vérifier de quoi il retournait mais qui prétendent vous apprendre à devenir un bon orateur en fonction de la position de votre petit doigt de pied …
Et pour cause !
❎En résumé :
🔬 Ces chiffres proviennent d’une étude américaine réalisée dans les années 60 portant sur l’expression des sentiments (on est donc assez loin de la prise de parole dans un cadre professionnel).
🔬 Dans d’une première étude, son auteur, Albert Mehrabian, avait demandé à quelques femmes de dire des mots simples doux ou neutres comme « merci » ou « chéri » en modulant le ton de leur voix (par exemple un mot doux avec un ton en colère). Dans une seconde étude, ce même tout petit panel a regardé les photos de 3 visages de femmes (une souriante, l’autre non etc…) photos auxquelles des voix étaient associées, et dont le ton n’était pas nécessairement en accord avec l’image. Pour déterminer la personne qui paraissait la plus sympathique, le panel s’est prononcé essentiellement d’abord en fonction du visuel, c’est à dire des photos présentées, puis en fonction du ton de la voix. Voilà, voilà …
❎On est donc bien loin d’une étude scientifique sur la prise de parole en public.
L’auteur lui-même a regretté l’usage et la dénaturation de son travail ! Il a d’ailleurs pris soin de rappeler que ces expériences concernaient la communication de sentiments et d’états d’esprit.
Qu’en déduire ?
✅ Toujours s’interroger sur les sources et la fiabilités des informations
✅ Douter des qualités du formateur qui vous vendra ces chiffres comme une vérité et sans nuance
✅ Non la posture, si elle fait beaucoup, ne fait pas tout ! La preuve : essayez de parler avec une posture ouverte, une belle voix et dites absolument n’importe quoi, vous ne convaincrez pas grand monde et votre crédibilité ne fera pas long feu.
✅ Mais, il est certain que :
– pour bien parler, il vaut mieux se tenir droit,
– pour bien communiquer, il vaut mieux adopter une posture d’ouverture et avoir une voix audible !
Oui, bien sûr, mais cela n’est pas tout.
Sans un bon discours, sans un bon pitch, c’est-à-dire, une présentation argumentée et structurée, vous n’irez pas loin.
Enfin, la fiabilité des sources et la nuance dans les propos sont aussi vos meilleures alliées.😉
Faites entendre votre voix
Lors d’une prise de parole, la voix est votre instrument.
Ce n’est ni le micro, ni vos notes et encore moins votre PowerPoint.
Même si votre argumentaire est brillant, sans voix, vous n’irez pas loin.
La voix doit donc être travaillée.
Je ne dis pas modifiée, mais travaillée et alignée avec votre propos.
Il faut savoir par exemple hausser le volume, appuyer sur certaines consonnes…
Pourquoi ?
Voici un exemple parmi d’autres et que je trouve très juste, l’occasion aussi d’une recommandation lecture inspirante :
« Lors d’une audience de comparution immédiate (…) où les affaires se ressemblent toutes plus ou moins (…), où les arguments relèvent tous du même registre, il n’existe qu’une seule façon de réveiller l’auditoire : la voix !(…) les plaidoiries les plus convaincantes passent le plus souvent par des voix convaincantes. Ce qui est incontestable, c’est la nécessité d’avoir une voix audible. »
Ces propos que je cite sont ceux de Clarisse Serre, avocate, et tirés de son livre « La lionne du barreau », paru chez Sonatine Editions
Je vous en recommande la lecture !
D’un ton direct et percutant, sans fioriture, elle évoque son métier d’avocate pénaliste à Bobigny.
C’est dense, engagé, franc, et passionné ! C’est un bel aperçu de cette profession, et un petit bout du voile soulevé sur les pénalistes et notre système judiciaire.
LE POUVOIR DE LA METAPHORE
C’est un procédé que j’utilise beaucoup pour expliquer mes idées, mes actes et donc un outil important pour convaincre.
Le constat est assez simple : Pour faire passer ses idées, encore faut-il que votre auditoire vous comprenne !
Or, votre auditoire ne parle peut-être pas le même langage technique que vous, ne travaille peut-être pas dans le même domaine etc.
Autant de risques d’incompréhension car ce qui vous est familier ne l’est pas forcément pour celui vous écoute, quels que soient ses diplômes ou son expérience professionnelle.
Vous devez donc faciliter la compréhension de votre message, le rendre évident et clair pour ceux qui vous écoutent. 💯
Pour cela, vous pouvez donner des points de repères, des points de comparaison avec des choses que votre auditoire connaît ou maîtrise. 🎯
Rien de tel alors qu’une métaphore !
💡 La métaphore est une figure de style de l’analogie, c’est à dire qu’elle consiste à employer un terme concret pour exprimer une notion abstraite par substitution analogique, sans qu’il y ait d’élément introduisant formellement une comparaison (Larousse).
💡La métaphore filée est une figure de style constituée d’une suite de métaphores sur le même thème.
C’est donc le recours à une image.
Par exemple : « la 5ème vague du Covid », alors que, bien évidemment, ce n’est pas une véritable vague qui nous arrose mais l’image est très parlante sur ce qui nous tombe dessus.
Pour la prise de parole, j’ai souvent recours à ce procédé pour expliquer ce que doit être une bonne intervention (pitch, discours ou plaidoirie).
Souvent, je file la métaphore d’une carte routière et du réseau routier !
L’objectif devient une direction, les mots de transition et le rythme la signalétique. On prend l’autoroute 🛣️ ou les chemins de traverse 🏞️ mais surtout on est une boussole 🧭 qui guide l’auditoire vers la destination finale.
Vous voyez l’idée ?
Est-ce que vous avez recours à la métaphore pour expliquer votre métier par exemple ?
DOUTER
Je doute. De tout et souvent. Plus encore quand je dois prendre la parole. Est-ce votre cas ?
Sur cette photo, je souris.
Enfin, timidement… je l’ai prise avant une plaidoirie au Conseil de prud’hommes de Paris il y a quelques semaines.
A ce moment-là, je suis concentrée et la concentration passe pour moi par la détente !
La photo aurait été bien différente après.
Après une prise de parole, je reste dedans. L’adrénaline me maintient dans un état de concentration et d’excitation.
Puis, vient le retour à la réalité et au ressenti.
Le moment terrible où l’on se refait le film… : 🎬
« j’ai oublié ça… mais pourquoi j’ai dit ça … j’étais mauvaise …».
Heureusement, la raison finit par reprendre le dessus !
Comment ?
✅Pour progresser, il faut interroger ses pratiques mais encore faut-il être un brin objectif !
✅Je laisse donc passer 24 heures après une prise de parole importante pour m’auto debriefer !
📌 Le but étant d’avoir un peu de recul et se souvenir aussi qu’il y a toujours un décalage entre ce que vous ressentez et ce que les autres ont perçu.
📌 C’est un des axes de travail dans mes coachings de prise de parole : avoir conscience de l’image que vous envoyez à l’auditoire, que vous dégagez.
Parfois le décalage est saisissant entre la maîtrise perçue par l’auditoire et l’état de tempête interne ressenti par l’orateur.
En résumé :
– Prenez conscience de façon objective de ce que vous dégagez quand vous prenez la parole,
– Et ne laissez pas le stress et/ou les doutes sur vos capacités annihiler votre discernement !
Pour cela, demandez du feed-back à vos collaborateurs, proches, filmez-vous etc.
Ou : suivez en solo ou en équipe un de mes coachings 😉
Pour me joindre, un simple mail à cette adresse : 📮contact@advocatio.fr
Question : Vivez-vous aussi ces moments d’auto flagellation après une prise de parole ? Partagez vos réponses en commentaires 👇
#prisedeparoleenpublic #eloquence #communication #confiance
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PLAIDER AU FEMININ ?
Y a -t-il une façon de plaider au féminin, une façon de plaider féminine ?
Je ne m’étais jamais posée la question !
Avocate pendant 20 ans, j’ai toujours plaidé comme j’étais, comme je voulais, sans m’opposer plus ou moins selon que mes confrères étaient masculins ou féminins.
Le ton de ma voix, la force de frappe de mes arguments dépendaient de mon dossier, de mon client, de mon contradicteur et de la qualité d’écoute des juges.
Etre une avocatE ne rentrait donc pas dans mon logiciel quand je préparais mes plaidoiries.
Et la compétence, comme la médiocrité, n’ont pas de sexe. J’ai entendu des consoeurs avec des voix fortes et pleines d’assurance et à l’inverse des confrères timides et bredouillants. Je n’ai pas relevé dans l’exercice une façon masculine et une façon féminine.
📌 Les temps changent.
Je suis maintenant coach en prise de parole et art oratoire et on me sollicite pour apprendre à convaincre au féminin.
⛳️ C’était notamment le sujet de l’émission « un monde en doc » animé par Rebecca Fitoussi sur Public Sénat et diffusé après l’excellent documentaire « Tenoras : paroles d’avocates » de Lisa Vignoli et Julia Minkowski
A la question : plaide-t-on différemment quand on est une femme, elles répondent que :
– la plaidoirie n’est pas nécessairement genrée. D’autant plus que nous plaidons telles que nous sommes.
– Mais, les femmes ont eu peu de modèles. Elles ont donc dû trouver une autre façon de plaider et s’inventer en dehors de l’image d’Epinal de l’avocat pénaliste à la grosse voix et qui occupe tout l’espace, dont le Ministre de la justice actuel, avocat, Éric Dupond-Moretti, est un bon exemple.
Ces femmes avocates pénalistes expliquent adopter des postures plus discrètes, avoir des voix qui portent moins, emprunter des chemins différents, avec une approche plus fine, faisant également preuve de davantage d’imagination, de liberté et de créativité.
On peut donc s’affirmer d’une façon différente même dans un domaine où le rapport de force fait presque loi.
Que retenir ?
Une voix douce, une petite stature, être une femme … ne sont pas des obstacles pour une prise de parole combative et convaincante.
En conclusion : Soyez vous-même ! Cultivez vos singularités et ne vous comparez pas !
Si vous souhaitez prendre conscience de vos atouts, plaider comme vous êtes, contactez-moi.
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LIRE OU NE PAS LIRE SES NOTES ?
Vendredi, le week-end s’annonce !
Le moment de commencer à se poser, souffler, respirer.🍁
Pour bien finir la semaine, pas de grand discours mais une parole simple, un retour à l’essentiel.⛳️
Parce qu’en #coaching de prise de parole, revient souvent LA question !!
Est-ce que je peux lire mes notes 📝 ?
Pour répondre, j’emprunte les mots d’un ténor du barreau qui explique ne jamais avoir de notes pour ses plaidoiries !
Il explique (et cela vaut pour toutes les prises de parole, #pitch…) :
« Plaider est un art oral …
C’est une façon de s’adresser à un tiers.
Comment imaginer alors qu’on lise un papier ?
Ce serait … ennuyeux au possible, aucune vie n’existerait.
On regarde, on parle avec sa bouche, ses mots, ses yeux, avec une certaine manière d’être.
Quand on lit, on ne parle pas, on récite le discours d’un autre, même si cet autre, c’est soi-même. »
Ce sont peu ou prou les paroles de Maître Jean-Yves Le Borgne, interrogé par @Paroles d’avocats (Lien en commentaire).
Un ténor parmi les ténors ! La recette doit donc être bonne !
En résumé :
📌 Ne pas avoir de notes 🗒 : je le laisse à votre appréciation, à vos préférences. Elle peuvent servir ponctuellement et rassurer.
📌 Ne pas lire ses notes 📖 : je vous renvoie aux propos de Jean-Yves Le Borgne. Sauf à vouloir faire une intervention éteinte, ennuyeuse et sans vie, évitez de lire vos notes quand vous prenez la parole !
Vous en dites quoi ?
Votre avis, vos expériences m’intéressent👇 et des milliers de like m’intéressent également ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉
Si vous souhaitez développer votre charisme à l’oral et apprendre à ne plus lire vos notes, en équipe ou en individuel, contactez-moi : 📬contact@advocatio.fr
UNE ORATRICE à L’ASSEMBLEE
Si je vous dis :
» Produit, consomme, crève »
ou :
« le chaos, c’est vous,
la provocation, c’est vous,
la violence sociale, c’est vous ».
Qui est-ce ?
Des indices :
✅une éloquence travaillée : Rythme ternaire, épiphore …
✅ un style direct et percutant où le fond de la pensée est aligné avec le vocabulaire utilisé et le recours aux formules comme des uppercuts, opposant le camp du bien et celui du mal, bref une seule et même couleur, fil rouge qui transpire à chaque instant
✅ une voix grave et un regard direct.
👉 Ce sont quelques-uns des éléments qui composent la signature rhétorique de la Députée Mathilde Panot, Présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale.
Interrogée sur son style direct et sans concession, elle déclare « ce n’est pas réservé aux hommes d’être tribun et aux femmes d’être douces….ce temps-là est révolu ». Elle explique avoir été formée par Jean-Luc Mélenchon et avoir travaillé la prise de parole.
💡 Que peut-on en retenir ?
🚀 que la prise de parole (quelle que soit sa forme) s’apprend et se travaille (il n’y a pas de mystère)
🚀 que l’on peut être une femme et s’exprimer de façon forte, abrupte
🚀 que la clé réside notamment dans l’authenticité. Elle dit ce qu’elle pense et comme elle le ressent. L’alignement (la congruence) est parfait, il n’y a pas de jeu de déclamation ou d’interprétation.
Les prises de parole de Mathilde Panot ne laissent pas indifférents (quelles que soient nos idées politiques), elles marquent les esprits.
C’est une femme, ancrée dans son époque. Que l’on partage ou pas ses opinions politiques, elle fait partie de celles qui osent donner de la voix.
Vous la connaissez ?